L’histoire de la télévision canadienne pour enfants

Au moment de mettre les pieds au Musée canadien de l’histoire, je n’ai pas pu m’empêcher d’admirer son architecture grandiose et la vue à couper le souffle qu’il offre sur la rivière des Outaouais et la Colline parlementaire. Une fois à l’intérieur, je me suis dirigée vers l’accueil pour récupérer mes billets préalablement réservé en ligne et j’ai rejoint le corridor où sont présentées les expositions spéciales. L’exposition De Pépinot à la Pat’Patrouille – Notre enfance télévisuelle est séparée en zones distinctes permettant de représenter 70 ans d’histoire à l’aide de près de 100 émissions télévisées canadiennes (francophones et anglophones).

L’évolution de thèmes marquants

Dès que je suis arrivée aux portes de l’exposition, une installation a suscité mon attention. J’ai fait face à un écran présentant de nombreuses scènes d’émission pour enfants où les personnages souhaitent la bienvenue aux téléspectateurs. Un sourire s’est affiché sur mon visage !

Pour atteindre la zone, j’ai marché à travers un téléviseur géant sur lequel étaient projetées des séquences vidéo issues d’émissions jeunesse. Je me suis ensuite retrouvée dans un espace où sont représentées cinq pièces d’une maison de couleurs différentes. Les couleurs correspondent aux couleurs primaires de la télévision. Les pièces, quant à elle, correspondent aux endroits où les gens consomment le plus de télévision, c’est-à-dire la cuisine, la chambre à coucher, le salon, la salle de séjour ainsi que la salle à manger. Les enfants peuvent jouer dans les décors pendant que les adultes regardent les extraits vidéos.

Contrairement à ce que je pensais, l’exposition n’est pas présentée en suivant une ligne du temps, mais bien en regroupant des extraits d’émissions jeunesse sous différentes thématiques afin de créer un contraste entre les époques et les générations. Parmi les thèmes abordés, il y a la préparation à l’école, la gestion des émotions, les saines habitudes de vie, le rapport parent-enfant et les leçons de vie. Les extraits entremêlent les décennies et permettent une prise de conscience à la fois sur l’évolution des méthodes éducatives, mais également sur les changements de société.

J’étais très contente d’être accompagnée lors de ma visite et d’avoir pu partager mon ressenti par rapport à certains exemples présentés sur les écrans. Le fait de revoir certaines émissions qui ont bercé mon enfance, mais cette fois avec des yeux d’adulte m’a permis de mieux comprendre le modèle parental dans lequel j’ai été élevée tout en m’amenant à me questionner sur ma vision de la parentalité et sur les valeurs que je souhaite transmettre à mon enfant.

Un corridor de nostalgie

Cette zone est présentée sous forme de corridor et j’ai pu y observer de nombreux objets, dont les costumes de Fanfreluche, de Bobino et de Passe-Partout. Ce passage a été pour moi un saut dans le temps.

Il regroupe de l’information sur toutes les émissions dites incontournables d’hier à aujourd’hui, allant de Toc Toc Toc en passant par Takuginai et Watatatow pour finir avec la Pat’ Patrouille. Des panneaux d’interprétations dotées d’oreillettes individuelles permettent d’en apprendre davantage sur chacune des émissions sans que le lieu devienne cacophonique.

De nombreuses marionnettes, placées avec soin dans des vitrines, m’ont permis de mieux comprendre leur histoire ainsi que leur fonctionnement. J’ai pu observer Pépinot, la première marionnette des émissions jeunesse. J’ai aussi été très excitée de voir Bibi et sa chevelure si particulière.

Je me suis ensuite dirigée vers le carrousel de l’imaginaire, un espace comprenant de nombreuses télévisions, positionnées de façon à créer une vue à 360 degrés, où sont projetées des images spectaculaires allant de l’espace au monde sous-terrain. Pénétrer dans cet endroit, c’était comme faire un pas dans un autre univers !

Des questionnements pour l’avenir

Dans cette zone, des entrevues présentées sous forme de capsules documentaires lèvent le voile sur des valeurs et des mentalités d’une autre époque. Parmi les sujets abordés se trouvent, pour ne citer que ceux-là, l’environnement, les personnes vivant en situation d’handicap, le racisme ainsi que la question de genre et d’identité linguistique. Bien que les collaborateurs donnent leurs opinions sur des sujets tabous, les capsules sont empreintes de légèreté tout en donnant des pistes de réflexion et en invitant les gens au questionnement.

Les images sont projetées sur des écrans qui se trouvent dans des cubicules intimistes permettant d’accueillir de deux à trois individus. Ces lieux ont été aménagés pour créer des espaces propices à la discussion et à la remise en question des stéréotypes présents dans les émissions télé depuis toutes ces années.

Arrivée à la fin de l’exposition, j’ai eu droit à la même installation qu’à mon arrivée, sauf que cette fois-ci, j’ai fait face à un écran présentant de nombreuses scènes d’émission pour enfants où les personnages disent au revoir aux téléspectateurs. Alors que je regardais les images défiler, je pouvais entendre la voix de Cornemuse dans ma tête : « C’est déjà l’heure de se dire au revoir mon petit cœur ». Un sourire de nostalgie s’est affiché sur mon visage et, je dois l’avouer, mes yeux sont devenus un peu humides. Je ne pensais pas vivre autant d’émotion en allant au musée…

De Pépinot à la Pat’ Patrouille – Notre enfance télévisuelle est beaucoup plus qu’une exposition spéciale présentant des émissions pour enfants. Dans une ère où la technologie est plus accessible que jamais, cette exposition est une invitation à la réflexion et présente une occasion réelle de faire une rétrospective de cet univers. C’est l’opportunité de regarder en arrière pour ne pas reproduire les erreurs ou les injustices qu’on a commises ou qu’on a laissé passer ; de constater tout le progrès qui a déjà été fait et toutes les actions qui sont en cours dans le but de s’améliorer en tant que société ; de créer de nouveaux produits adaptés et représentatifs de la société pour favoriser l’apprentissage, le divertissement et l’acceptation chez les enfants.

Avant mon départ, j’ai fait un arrêt à la boutique du musée pour dénicher un souvenir pour mon fils. Il n’y a rien de plus plaisant que de passer du temps de qualité à faire un bricolage, à compléter un casse-tête ou encore à jouer avec des figurines tout en me remémorant mes propres souvenirs de jeunesse.

Procurez-vous votre billet dès aujourd’hui et découvrez cette charmante exposition par vous-même !

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